On ne sait plus ici où donner du pansement. Un fou guette ses proies derrière la lunette de son fusil, veut faire régner l'ordre sain, pur, en éliminant «cette anomalie porteuse de paroles insensées qu'est l'homme ». Des milices (on reconnaît la soldatesque serbe dans ses œuvres en Bosnie) se livrent aux pires tortures, saignant les gosses, violant les femmes, brûlant les chairs au fer, obligeant les prisonniers à bouffer du cerveau chaud. En comparaison, « le Silence des agneaux », c'est « Oui-Oui chez les gendarmettes ». Par un écrivain concerné par la violence, un roman peut-être nécessaire, en tout cas terrifiant.