De monstrueux colons fornicateurs chassent à travers brousse le rhinocéros et la vierge noire
À ma gauche, une « chienne occidentale », blonde Vénus court jupée dont les « petites fesses blanches» sont une invitation à l'équipée sexuelle et au plaisir tout terrain. C'est le safari du titre : Carla et George arrivent en Afrique, où les sens, mis en ébullition, font tourner les queues. Ils chassent la vierge noire, violent à qui mieux mieux, tombent sous la coupe de miliciens sanguinaires. Mise à nue, à terre, Carla souffre mille affronts, et George pète les plombs. Le voilà qui, dans la jungle, entame une cure naturelle de thalassothérapie : il saute à pieds joints dans la boue, le sang, le sperme, chasse le rhino, encorne la négresse, fait pleuvoir, éternel colonisateur, des coups de machette sur l'Afrique légendaire. C'est, par un jeune romancier né en Tchécoslovaquie mais qui vit en France depuis quinze ans, un sombre et dérangeant poème de l'émasculation, accommodé aux petits moignons.