Après l'ouvrage Sniper, Pavel Hak publie Lutte à mort. Dur.
Exilé en France depuis une quinzaine d'années, l'écrivain tchécoslovaque Pavel Hak publie, après Safari (200T) et Sniper (2002), Lutte fi mort. Un ouvrage violent, avec des passages insoutenables sur les désirs des clandestins, le rêve de la terre d'asile et l'horreur de la guerre.
Pavel Hak avait habitué ses lecteurs à la violence dans ses textes. Pourtant, à chaque nouvelle parution, les écrits de l'auteur dérangent. Trop durs pour être vrais, trop ignobles pour être crédibles, trop violents pour faire pleurer, ces faits relatés par l'écrivain suscitent des émotions tellement fortes qu'il devient encore plus difficile de les extérioriser.
Après Sniper, texte court et asphyxiant sur les horreurs de la guerre dans les pays de l'Est, Pavel Hak continue sa description des immondices du monde contemporain en ouvrant ici un nouveau volet sur la clandestinité. C'est le récit de la Fille qu'il raconte ici, cette jeune femme anonyme, "étrangère dans son propre pays", qui, après avoir fui sa patrie, arrive dans ce pays qu'elle espère être une douce terre d'asile. Encore une fois, l'auteur ne livre aucun indice sur le lieu de l'action ou sur l'époque, la force de son récit réside principalement dans les actes et les paroles de chacun de ses protagonistes. Coups, tortures, injustices, chantage, attouchements, viols, proxénétisme, Lutte à mort est un concentré des horreurs du monde et, plus exactement, de la domination institutionnalisée des uns et de l'infériorité des autres. Une preuve écrite que les rêves de certains, faute de pouvoir, peuvent très vite virer au cauchemar. Une écriture théâtrale, énergique et efficace, qui met le lecteur en face des faits et qui fait de ce livre violent et sanglant un livre poignant.